Zut, la batterie de mon appareil photo est à plat ! Argh, je n’ai plus de pellicule et il ne me reste plus que 2 photos dans mon appareil ! Ah ce soleil, comment vais-je m’y prendre pour faire cette belle photo ?!. Hou là là, tu as vu le nombre de photos que j’ai prises ce week-end ? Maintenant il va falloir les sélectionner, les trier et les stocker !
Dans la pratique ou le feu de l’action, il peut vous arriver de rater un truc qui peut vous laisser de gros regrets.
Avant un voyage ou un reportage photo j’ai parfois eu des déconvenues. Et même après, lorsque je devais trier des milliers de photos.
Comment devenir un photographe zen ?
Quelques années plus tard (je fais de la photo depuis 1979…) j’ai réussi à m’accrocher à 3 routines qui me rendent beaucoup plus zen :
- check-list avant de partir,
- rester focus pendant le shooting,
- ranger aussitôt après les prises de vues.
1ere habitude ? Check-list avant le départ en reportage
Pour rester zen en photo et éviter les mauvaises surprises, j’ai pris l’habitude de vérifier mon matériel avant de partir.
Revue de mon boîtier reflex numérique
Allumer le boîtier, vérifier que les réglages sont ceux de base et non ceux restés depuis mon dernier shooting nocturne. Les ISO à 100, voire sur Auto si je ne suis pas certain du grand soleil (mais limités par défaut à 800). La température de couleur sur Auto pour partir en toutes circonstances. Batterie en double. Chargées. Optiques propres et adaptées à la sortie photo. Grand angle Sigma 10-20mm F3.5 EX DC HSM si je visite un lieu, ou le Sigma 17-50mm F2.8 EX DC OS HSM pour sa polyvalence. Carte(s) mémoire(s) vidée(s) et en place.
Idem en analogique
Je prépare la ou les pellicules, sensibilité ISO adaptée aux circonstances des prises de vues. Pelloches couleur ou noir et blanc selon les sujets. Batterie récente (+ 1 dans le sac). Sac étanche. Go !
Direction : ma seconde astuce.
2e habitude ? Rester zen et focus pendant la prise de vue
Arrivé sur le terrain, on est toujours plus stressé que tranquillement assis sur son canapé. Tous nos sens sont en éveil, surtout la vue. Alors, si je maîtrise parfaitement mon sujet, j’avance sans doute, en manuel, en respectant mes trucs et astuces de prise de vue.
Un doute ? Laissez faire la technique…
En revanche, si j’ai un doute sur un aspect technique, je confie tout ce que je peux à mon appareil photo : gestion de l’ouverture, de la vitesse, de l’exposition, des ISO, de la température de couleur et de la mise au point.
Et zoom sur l’irremplaçable !
Technique déléguée à la machine, je peux me concentrer sur ce qu’aucun appareil photo ne peut faire : choisir un sujet et le cadrer correctement.
Devenir très sélectif lorsque je presse le déclencheur m’a également rendu plus zen en photo. Ça évite d’avoir des images redondantes, et surtout de laisser s’évaporer du temps à trier des images moins singulières.
35 mm, 120 mm et instantané
J’ai acquis l’expérience de l’argentique, qui est une merveilleuse école pour apprendre à choisir. Celle du film 24×36 / 35 mm, du moyen format 6×6 / 120 mm, où chaque fois que l’on shoote, ça coûte ! Celle de la photo instantanée également. Le pire étant le film « Polaroid Originals » (ex. « Impossible Project ». Ce n’était pas possible ce nom d’ailleurs, ils ont bien fait d’en changer !) : à 20€ environ les 8 vues, vous avez intérêt à avoir quelque chose à dire avec vos images ! J’en ai encore mal à l’index de la main droite depuis ma dernière pellicule 😉
J’en arrive à ma 3e astuce pour rester zen en ramenant mes photos à la maison.
3e habitude ? 1000 photos à trier, 0 stress
Heureusement que je réfléchis (un peu, pas encore assez) avant de photographier, car en rentrant de shooting ou de voyage, j’ai toujours beaucoup de photos à trier. 100, 500, parfois 1000. Alors j’y vais franchement.
Si j’ai un doute ? Je jette.
Car plus tard, je n’ai pas envie de me retrouver avec des dizaines de milliers d’images sous prétexte que la photo numérique ça ne coûte rien. Ça me stresse de stocker des photos inutiles. Car même si à la prise de vue ça ne coûte ni la pellicule ni le développement et encore moins le tirage, le stockage quant à lui, peut se révéler (très) coûteux. Gigas octets sur disque dur, cloud, sauvegarde.
Une vie pour photographier, une vie pour trier
J’ai un ami photographe qui shoote systématiquement 3 à 5 vues en rafale. Mais pourquoi ?! J’ai décidé de ne plus gaspiller de « temps de vie » à passer à sélectionner LA meilleure photo d’une rafale de 50 vues, ou le meilleur point de vue parmi les 25 shootés. Pas de rafale. Hormis pour le sport et la photo animalière. Pas de redondance. Pas de stress.
La post-production ?
J’ai arrêté. Du moins, je la réduis à sa plus simple nécessité. J’ai appris à cadrer pour ne pas avoir à rogner. Recadrer une photo aujourd’hui me semble peu concevable. Sauf quand j’ai pris des avions de chasse en vol et que mon zoom était limite. J’avoue. Et la retouche ? C’est une mode qui est déjà passée. La photo c’est ma passion. Mais je préfère savourer mon temps avec mes amours que le gaspiller derrière un écran. Je pars du principe que j’aurais pu ne pas faire cette image et qu’avec le temps, je l’aurais oubliée.
Des photos comme dans une bibliothèque
Je classe mes photos dans des dossiers et les nomme en fonction du lieu si c’est un voyage. Ou du sujet si je les conserve en photothèque. Ou par projet pour les images plus personnelles. Et ces dossiers je les range tout de suite dans l’architecture globale de mes photos. En fonction de leur utilisation future. Ainsi, lorsque je cherche une image, je la trouve facilement et rapidement.
En résumé, la zénitude vient avec le temps
Pour conclure j’ai l’impression que tout s’est organisé au fil du temps. Ce sont les erreurs de débutant qui m’ont appris à anticiper une sortie photo. L’apprentissage m’a enseigné la maîtrise et la recherche de sens, l’histoire que l’on propose avec nos images. Et c’est l’accumulation d’images qui m’a appris à les trier et à limiter la quantité au profit de la qualité. Et j’espère qu’en vous partageant cet article vous ferez un petit pas en avant dans votre carrière de photographe. Du moins cela vous aura peut-être donné à y réfléchir.
Si vous avez une question, une suggestion, un avis, ou simplement pour partager, vous aussi, vos habitudes photos qui rendent plus zen, laissez un commentaire dans la section ci-dessous, je vous répondrais volontiers.
Xavier Derégel : "l'appareil ne fait pas le photographe"
Xavier est photographe passionné, et aussi webmaster éditorial certifié®, directeur artistique et consultant web
Il est spécialisé dans la création de belles photos argentiques et numériques en mode 20% d'astuces pour 80% de résultat. Xavier donne aussi des conseils gratuits, écrit des livres, coache et enseigne les clés pour (r)éveiller le photographe qui sommeille en vous. Indépendamment de votre appareil photo. La photo c’est son quotidien.